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Terroirs, climat & paysages

'Il n'y a pas de grand terroir viticole qui ne soit pas un bel endroit.'

Etienne Davodeau, Les ignorants

 


Les terroirs

Qu'est-ce qu'un terroir ?

'Le terroir viti-vinicole est un concept qui se réfère à une espace que lequel se développe un savoir collectif des interactions entre un milieu physique et biologique identifiable et les pratiques viti-vinicoles appliquées, qui confèrent des caractéristiques distinctives aux produits originaires de cet espace.'  OIV, 2010 terroirs web1

Le terroir inclut donc des specificités liées au sol, au climat, à la topographie, au paysage et à la biodiversité. 

 

Le vignoble du Saumurois se caractérise principalement par les terres blanches du tuffeau. Ce sont des terrains sédimentaires du Crétacé (Cénomanien et Turonien) de la bordure Sud-Ouest du Bassin parisien.

Limité au Nord par la Loire, le territoire viticole saumurois est traversé par le Thouet et son affluent la Dive. Ces rivières entaillent une succession de reliefs issus de la structure géologique de la région. Quatre “terroirs” majoritaires peuvent être identifiés. 


La Cuesta

Au Nord, un relief très marqué définit l’aire géographique des “Coteaux de Saumur” à laquelle se superpose celle des Saumur-Champigny. Cette “cuesta turonienne”, traditionnellement viticole, possède des lieux-dits, voire des clos, d’une notoriété pluricentenaire (“le Clos des Cordeliers”, “les Rôtissants”, “les Poyeux” ...). Elle se raccorde à un plateau viticole et forestier, selon le substrat, limité au Nord par la falaise crétacée qui borde la Loire.

Les failles

Dans sa partie Sud-Ouest, le Saumurois se caractérise par un système de failles qui prolongent celles de la région du Layon. Cette tectonique est à l’origine de la surélévation des formations jurassiques et du plateau d’argile à silex de Brossay, Vaudelnay, Montreuil-Bellay occupé principalement par la vigne et les bois.

Dans sa partie septentrionale, ce plateau est recouvert par des formations argileuses cénomaniennes, voire par des sables et graviers quaternaires. Laissé à la forêt et aux prairies, la vigne n’y est cultivée que sur les buttes cénomaniennes de Courchamps, de Cizay-la-Madeleine ou du Coudray-Macouard.

Le Crétacé

terroir pnd web1Au Sud-Ouest de la faille majeure, le crétacé, largement érodé, présente des buttes témoins qui portent les vignobles du Puy-Notre-Dame, du Vaudelnay mais aussi d’Argentay et de Tourtenay (Deux-Sèvres).

Les parties basses sont laissées aux céréales mais les légères ondulations où affleure le Turonien inférieur gardent une tradition viticole (Clos de Messemé, Château d’Oiré).

 

 

 

 

 

terroir pnd 2 web1Les Coteaux turoniens

Au Sud-Est du Saumurois, les coteaux turoniens qui bordent la Dive empiètent sur le département de la Vienne. Huit communes y perpétuent la tradition viticole. S’il ne subsiste que quelques vignes autour de Curçay-sur Dive, Ranton ou Glenouze, les coteaux de Pouançay, Berrie, St Léger de Montbrillais, Les Trois Moutiers ou Ternay révèlent encore de beaux vignobles.

 

 


Le Climat

Le Saumurois est une véritable enclave climatique dont la pluviométrie est très faible.

Protégé de l’humidité océanique par les reliefs plus élevés du Choletais et des Mauges, le Saumurois est faiblement arrosé. La pluviométrie annuelle relevée à Saumur est de l’ordre de 570 mm en moyenne sur 10 ans contre 800 dans le Choletais à 60 kms de là.

vuedeloire paysages web1C'est une des plus faible de la région. L'écart se creuse encore si on limite ces études aux périodes végétatives de la vigne : au printemps, les moyennes plafonnent à 140 mm dans l’Anjou viticole contre 200 à 220 mm dans le Choletais et les Mauges.

On parle alors fréquemment "d’été de la Saint-Martin” pour qualifier cette arrière saison peu pluvieuse qui suit la sécheresse aussi caractéristique de juin à août.

Des températures clémentes !

Des moyennes mensuelles et annuelles relativement élevées traduisent la clémence du climat saumurois. L’influence océanique modère légèrement les extrêmes estivaux et relève les températures de l’hiver.
 
C'est ce micro climat, le plus chaud et le plus sec de toute la Loire qui permet notamment une parfaite maturation et de superbe expression des cépages comme le chenin et le cabernet franc.
 

Les Paysages

Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le Val de Loire est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 30 novembre 2000. L’inscription concerne spécifiquement le Val de Loire et le périmètre situé en général entre les deux coteaux le bordant de Sully-sur-Loire (45) à Chalonnes-sur-Loire (49) sur une longueur de 280 km et près de 800 km².
Le Val de Loire s'engage auprès de l'UNESCO - à l'image des autres membres du réseau européen Vitour (Tokaj, Vallée du Douro, Lavaux, Cinqueterre..) - à pérenniser ces biens culturels et paysagers dont la dégradation serait "une perte pour la mémoire de l'humanité" : des terroirs prestigieux, des lieux et des vins uniques à préserver. 
Pour en savoir plus sur les paysages de Loire classés à l’UNESCO : http://www.valdeloire.org/
 

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Un bien culturel à partager
 
Ces paysages culturels viticoles correspondent à avant tout à une géographie - un relief, un climat, une économie. Ces terroirs sont contruits au fil du temps par une géologie, une topographie, un contexte climatique que l'homme a su valoriser et aménager pour y faire prosperer la vigne. La présence de l'eau est un élément important : sans la Loire, ces vins seraient restés méconnus ! Le fleuve a bénéficié au voyage et commerce du vin jusqu'à la fin du 18ème siècle. 
Ces paysages participent au développement du cadre de vie de tout un territoire. Ils portent des valeurs fondamentales d'identité et de transmission d'un héritage collectif. Au delà du vin, le paysage, lui aussi, se déguste, se partage et se transmet. 
Sources : Revue 303 n°139